mardi 13 décembre 2016

La froide et juste colère


Je reprends, ici, un article publié dans le blog de Conan la barbare et reprit dans le blog Caty for you, car j'y souscris entièrement, malgré les apparences et au vu de ce que l'on trouve ici.

Le porno, comme toutes les entreprises de massification, a partie liée avec le capitalisme et son acolyte le marketing. Le capitalisme présente bien souvent des excès dévastateurs, notamment quand il produit des objets dont les gens n’ont pas besoin. Pour les amener à consommer ces objets dont ils n’ont pas besoin, le capitalisme, avec la pub, manipule psychiquement les gens en leur faisant croire qu’ils en ont absolument besoin et qu’ainsi ils seront « tendance » ou simplement « comme tout le monde ».

Le capitalisme est encore plus dévastateur quand, pour produire ces objets en abondance qui ne servent à rien, sinon à être vendus et enrichir ceux qui les vendent, il salit, souille, pollue, détruit la vie et le cadre de la vie des gens.

Le paroxysme c’est quand, non content de vendre des objets sans utilité, le capitalisme vend des comportements faisant croire aux gens qu’en les adoptant, ils deviendront plus « eux-mêmes ». Pour cela, il propose sournoisement et paradoxalement aux gens des modèles d’identification ne visant rien d’autre que de mieux les dépersonnaliser.

Dans ce cas, le capitalisme instrumentalise notre corps et notre esprit. Ainsi en est-il du commerce de nombreux états de mieux-être (santé, minceur, bonheur) qui s’adressent plutôt aux femmes, mais aussi puissance d’érection, suprématie sexuelle de l’homme sur la femme (par le biais de la pornographie). Ces derniers s’adressent plutôt aux hommes. La pornographie représente certainement le domaine le plus extrême de ce « commerce », puisqu’il concerne notre intimité corporelle et sexuelle.

Plus j’y réfléchis, moins je vois de différence entre la conception pornographique de l’acte érotique et l’élevage industriel des animaux en vue de les transformer en viande. Dans les deux cas, l’être vivant est chosifié pour qu’on puisse mieux vendre sa viande. « La truie reproductrice devrait être conçue comme un élément précieux d’équipement mécanique dont la fonction est de recracher des porcelets comme une machine à saucisses, et elle devrait être traitée comme telle », écrivait un dirigeant de la firme américaine Wall’s Meat. Edifiant !


Le capitalisme n’est pas fondé sur le désir, mais sur la compulsion de répétition dont sont affligés un grand nombre d’êtres humains, ce qui permet à l’entrepreneur capitaliste d’obtenir, de manière pérenne, le maximum de profits. C’est pourquoi, pour maximiser ses profits, ce dernier mise sur la répétition à l’infini du même acte de consommation d’objets ou d’états (obtenus au plus faible coût possible) par un nombre maximal de consommateurs parfaitement conditionnés, donc incapables d’esprit critique.

Comme toutes les entreprises de déshumanisation et d’abêtissement du genre humain cette forme de capitalisme arbore le masque de la propreté et de la bien-pensance, souvent d’essence religieuse monothéiste. On peut appeler ce masque politiquement correct « puritanisme capitalo-pornographique ».

La pornographie est une représentation du sexe essentiellement associée au pouvoir du profit capitaliste. Elle assujettit toujours quelque part dans sa chaîne productive un sujet exploiteur, généralement mâle, et un sujet exploité, généralement femelle. Pour donner un exemple de ce romantisme exacerbé, citons un film où l’on peut admirer Rocco Sifredi, l’homme à la queue la plus longue du monde, dans des toilettes, mettant la tête de la femme qu’il baise dans la cuvette des WC et tirer la chasse d’eau au moment où il éjacule.

La pornographie est une expression de la sexualité qui n’a rien à voir avec le désir (toujours élaboré), mais avec la compulsion de répétition (au service de la pulsion de mort) et avec l’assassinat lequel est une affirmation de puissance absolue de soi sur l’autre. Selon cette conception, sa rhétorique est fabriquée au plus bas coût possible afin de réaliser le maximum de profit est forcément laide, pauvre, vulgaire, de mauvais goût, bâclée, gratuitement violente, directe, sans suggestions ou sous-entendus, sans humour, mortifère. Je ne parle même pas de la pub pour la pornographie qui est pire.

Porno vient du grec pornê, nom dérivé du verbe pernemi qui veut dire vendre. Ce mot désignait à l’origine celles et ceux qui vendaient leurs corps.

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