vendredi 23 décembre 2016

Un homme dans la rue - 02


L’autobus arrive enfin. Je monte, il monte et je vais m’asseoir tout au fond sur la dernière banquette. Là aussi, c’est le désert, le chauffeur nous regarde à peine. Il a l’air très fatigué. Le travail et puis la chaleur aussi. Et puis l’ennui. Le type s’assoit en face de moi, enfin presque. Je lui souris. Il a l’air gêné, parce qu’il me regarde toujours et son regard est très insistant. Mais non seulement ça me plait, mais en plus ça m’excite. C’est la première fois depuis longtemps.

En réalité, je ne lui ai pas souri tout de suite, j’ai d’abord regardé par la fenêtre, ou plutôt fait semblant, puis le chauffeur, puis devant moi, peut-être pas dans cet ordre-là, mais peu importe, et seulement ensuite, je l’ai regardé lui et c’est là qu’il a été gêné. Cette gêne était plus excitante que le reste. Alors, sans savoir pourquoi, j’ai enlevé mes chaussures et j’ai posé mes pieds sur la banquette, juste à côté du type, juste contre sa cuisse et là, j’ai fait semblant de dormir, ou plutôt, j’ai fermé les yeux, afin de le laissé tranquille, afin de le laisser me regarder comme il voulait, et même, je me suis tournée un peu sur le côté et j’ai remonté un peu ma jupe pour qu’il voit mes cuisses.


Et j’ai senti ses mains, une main d’abord, qui caressait mes pieds, puis l’autre. C’était doux et très bon. Puis j’ai senti ma jambe se soulever et sa langue sous mon pied. Il l’embrassait et le léchait tant qu’il pouvait. Puis il a pris mon autre jambe, je veux dire mon autre pied qu’il a embrassé lui aussi et qu’il a bien léché. Mais comme ce n’était pas suffisant, il a déchiré mon collant. J’ai ouvert un peu les yeux et j’ai vu qu’il se masturbait, doucement, lentement, d’abord, puis de plus en vite. Enfin, j’ai senti quelque chose de chaud sur mon pied droit.

C’était son sperme. Je n’avais pas envie de me nettoyer, pas du tout. J’ai rajusté mon collant et remis mes chaussures. Ce que c’était bon de sentir le sperme de ce type dans ma chaussure. Nous sommes descendus, ensemble. Au moment de nous séparer, il m’a glissé un papier dans la main. Je n’ai pas regardé et j’ai filé, sans me retourner.

Il m’a fallu du temps pour rentrer chez moi, j’étais à l’autre bout de la ville. Je suis allée directement dans ma chambre et j’ai bien fermé la porte. Je me suis assise sur mon lit et j’ai retiré mes chaussures. J’ai caressé mon collant déchiré et mon pied plein de sperme, il coulait encore. J’ai léché mon doigt. Puis n’en pouvant plus, j’ai porté mon pied à hauteur de ma bouche et je l’ai léché.


D’abord pour le plaisir, parce que j’aime ça, puis pour manger son sperme, le sperme de ce type, de cet inconnu et je me suis caressée longuement et j’ai joui, j’ai bien joui. Sur le papier était inscrit un numéro de téléphone, je l’avais gardé à la main sans le regarder et l’avais posé sur ma table de nuit en arrivant, toujours sans le regarder. Je me suis dit que je l’appellerai, peut-être, qui sait, mais pas tout suite. Il faut bien s’amuser un peu.

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