mardi 13 décembre 2016

Un homme dans la rue - 01


Il faisait chaud, ce jour-là. Une chaleur à tomber. A tel point que les rues sont désertes, pas un chat à l’horizon.

Pour tout vous dire, je suis dans un tel état en ce moment que ce matin, en m’habillant, j’ai failli mettre un pull. La vérité est que j’avais envie d’être moche, la plus moche des filles qui se promènent dans la rue et dieu sait si ce pull est moche, à se demander pourquoi je le garde. Au final j’ai décidé d’être présentable et de ne pas me rendre malade en mettant des fringues comme en plein hiver.

Donc, j’ai mis quoi ? Une petite jupe sympa, un chemisier blanc tout bête, des chaussures à haut talon parce que j’aime bien et un collant parce que j’adore les collants. Bien sûr les gens que j’ai croisé, il y en avait tout de même un peu, devaient se dire, cette fille est folle. Oui, peut-être. Surtout en ce moment. J’ai écrit dans mon journal, cher journal, mais ça n’a pas marché. Rien ne marche depuis que je me suis fait larguée comme une merde. Les hommes sont des salauds, j’en suis là. Je suis seule et je m’ennuie alors je vais prendre l’autobus. Peu importe lequel, je monterai au hasard.

J’attends un bon moment, au moins vingt minutes. Je ne suis pas seule, il y a un type qui attend avec moi, je ne sais pas d’où il est sorti. Il me regarde des pieds à la tête. A vrai dire, ça me dégoutte un peu. Parce que c’est un type et les types en ce moment. Et puis finalement, je suis assez contente parce que son regard est doux, enfin je trouve. Il a vu que je suis triste et ma tristesse semble le toucher. Je trouve ça bizarre et même étrange, mais je ne suis pas dans mon état normal.

Ses yeux fixent ma poitrine, mon cul, ça c’est normal. Et mes jambes aussi, mais surtout mes pieds. Sans doute un fétichiste. Ils sont jolis, mes pieds, je les aime beaucoup et j’aime qu’on les regarde. Surtout comme ça. La plupart des hommes, pas tous évidemment, ont une façon de me regarder que je trouve assez dégueulasse, comme si j’étais un paquet de viande, mais pas lui, et j’ai l’étrange impression de respirer davantage. En tout cas, c’est fou ce que ça me fait du bien.

A suivre...

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