mercredi 14 décembre 2016

Laurence et Amélie - 01


Lorsque Laurence est arrivée chez moi, j’ai tout de suite vu que quelque chose n’allait pas. Ses yeux étaient rouges. Elle avait pleuré. J’ai pensé, encore des histoires de mecs. Le fait est qu’elle n’avait pas beaucoup de chance avec les hommes. La plupart la laissait tomber assez rapidement. Je ne sais pas pourquoi. Et elle non plus. Sans doute couchait-elle trop vite. Pour elle, il n’y avait rien que de plus naturel. Elle avait envie, elle faisait. Sans se poser davantage de question.

Donc, elle arrive et je la fait asseoir.

Amélie : Que se passe-t-il ?

Laurence : C’est Simon. Il me trompe.

Amélie : Ah bon ? Comment le sais-tu ?

Laurence : Je l’ai surpris avec une meuf. Dans la rue. Alors que je sortais d’un restau avec des amis.

Amélie : Merde !

Laurence : Comme tu dis. C’est vraiment tous des salops. Des enfoirés. Et moi, je suis vraiment trop conne. Je replonge à chaque fois. Je me dis que celui-là sera mieux que les autres. Et puis…

Amélie : Tu veux boire quelque chose ?

Laurence : Sers-moi un whisky. J’en vraiment besoin.

Je m’en sers un moi aussi. Nous buvons. Elle parle. Elle raconte. C’est à peu près toujours la même chose. Mais je l’aime et elle me plait. J’ai envie de la consoler. Je la prends dans mes bras.

Amélie : Ça va s’arranger.

Laurence : Je me demande comment.

Elle ne pleure pas, mais ses yeux sont toujours rouges. Elle renifle. Je lui donne un mouchoir. Elle s’est installée dans mon canapé. Je ne peux pas m’empêcher de regarder ses cuisses. Mais ce n’est pas le moment. Sauf si elle avait envie d’être consoler. Ce qui est peut-être le cas. Moi, je suis debout. Je reste à distance.

Amélie : C’est la vie, comme on dit. Il faut faire avec.

Laurence : Je te remercie. Tu en as beaucoup des comme ça ?

Ce n’est pas brillant. En fait, je ne sais pas quoi dire.

Amélie : Je me dis qu’il y en a surement un, quelque part. Ça doit exister. Il suffit de tomber dessus.

Laurence : Un quoi ?

Amélie : Un homme.

Laurence : Oh tu sais, les hommes…

Amélie : Tu es belle. Tu es désirable.

Laurence : Je sais. Parfois, je préférerais être moche. Ce serait plus simple. Je serais seule. Tout irait bien pour moi.

Amélie : Tu devrais, peut-être, te contenter de profiter. Te dire que tu es belle, que tu baises et que c’est mieux que rien. Et tu devrais aussi arrêter de tomber amoureuse toutes les cinq minutes.

Laurence : Tu as sans doute raison. Mais c’est plus fort que moi.

Amélie : Elle était comment, l’autre ?

Laurence : Plutôt pas mal. Un peu vulgaire. Un look de pute. Des gros nichons. Les hommes ne voient que ça.


Amélie : Les tiens aussi sont plutôt pas mal.

Laurence : Je sais. C’est bien le problème.

Avec Arthur, un de mes amis, nous nous sommes amusés à faire des photos. J’en ai une très belle de lui. Je veux dire, de son sexe en érection. Mais je ne suis pas sûre que ce soit le moment de lui montrer ça.

Amélie : Tu dis ça, mais…

Laurence : Mais quoi ?

Amélie : Si tu étais moche, je crois que ça ne te plairait pas du tout.

Laurence : Sers-moi un coup à boire au lieu de dire des conneries.

Finalement, je ne peux pas résister.

Amélie : Pour te distraire, j’ai envie de te montrer quelque chose.

Laurence : Quoi ?

Amélie : Une photo.

Laurence : Une photo de quoi ?

Amélie : Elle est sur mon ordi.

J’allume l’ordinateur. Ça prend un peu de temps. Et j’affiche la photo d’Arthur.

Laurence : Oui. Et alors ?

Amélie : Elle est belle, non ?

Laurence : Pas mal. Tu crois que c’est le moment de me montrer ça ?

Amélie : Oui. Pour t’éviter de penser à l’autre. Elle est comment, la sienne ?

Laurence : Qu’est-ce que ça peut te faire ?

Amélie : Dis-moi. Elle aussi bien que celle d’Arthur.

Laurence : Il s’appelle Arthur ?

Amélie : Oui.

Laurence : J’en sais rien. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Celle de Simon est peut-être un peu plus petite. Je sais pas. Je me rends pas bien compte.

Amélie : Faudrait que tu la voies en vrai ?

Laurence : Oui. Ce serait mieux.

Elle sourit.

Amélie : Au moins, je t’aurais fait sourire.

Laurence : C’est toujours ça de pris. Mais pourquoi vous avez fait ça ?

Amélie : Comme ça. Pour le plaisir. Pour le fun.

Laurence : Il a des photos de toi, lui aussi ?

Amélie : Non. Rassures-toi. Les miennes, je me les garde. Je suis pas folle. Avec internet…

Laurence : Et lui, il a confiance ?

Amélie : Faut croire.

Laurence : Il est comment au pieu ?

Amélie : Pas mal. Il a une belle bite et il sait s’en servir.

Laurence : C’est l’essentiel.

Amélie : Je te le présenterai, si tu veux.

A suivre…

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